Pourquoi précipiter son chemin ?

L'obscurité est riche d'enseignement. Ne précipitez pas votre chemin.

Lire en musique (SBTRKT ft. Little Dragon, Wildfire) :

Tu as remarqué que dans notre société, la tendance est à se précipiter sur ce qui compte pour soi ? On veut aller vite, dans nos objectifs, dans nos accomplissements, dans nos étapes de vie parfois douloureuses. Ce qui laisse très peu de place au final pour le ressenti, la prise de recul ou encore la simple saveur de l’entre-deux. Alors, est-ce vraiment nécessaire de précipiter son chemin ?

Se précipiter : une autre façon de rejeter la douleur et ses émotions

L’idée de cet article (qui est à l’origine une newsletter) m’est venue d’une citation que j’ai reçu par WhatsApp. En la lisant, une chaleur familière a parcouru mon corps – celle qui m’indique qu’il y a un message à te partager.

La citation est la suivante : 

L'obscurité est riche d'enseignement. Ne précipiter pas votre chemin.

C’est un mot qui m’a particulièrement frappé. 

Précipitez

J’ai senti qu’il était à l’origine de pas mal de souffrances et de coeurs refermés.

Tu sais peut-être que j’écris mes histoires pour faire entrer plus de magie dans la vie des gens. Pour reconnecter les coeurs et les consciences aux possibilités de la vie. C’est une cause qui me touche, peut-être parce que j’ai, moi la première, beaucoup souffert d’une déconnexion à ma propre magie.

Petite, je me suis souvent sentie frustrée par l’écart que je ressentais entre la vie dont je rêvais (un quotidien fait d’émerveillements, d’aventures et de mystères à résoudre) et ma réalité (des tâches répétitives et une sensation de tristesse et de désarroi face à la douleur du monde). C’était comme si un gouffre s’étirait à mes pieds, traçant une limite infranchissable entre ma fascination pour une forme de magie et les obligations douloureuses du quotidien.

Ces dernières années de ma vie d’adulte ont été particulièrement difficiles. Je n’en parle pas beaucoup par ici, parce que j’ai envie de mettre en avant mon amour pour la vie et ses possibles, afin d’ouvrir de nouvelles portes sur ton chemin. Mais la vérité, c’est qu’il y a aussi une part de moi qui ressent de la frustration, de l’amertume, de la colère même, contre la vie et ses étapes. Pourquoi faut-il parfois tant souffrir pour apprendre et enfin vivre mieux ? Pourquoi faut-il parfois essayer, rater, recommencer, et tomber encore et encore ? Pourquoi ?

Je n’ai pas de réponse à te donner. Chacun aura la sienne.

Ce que je sais par contre, c’est qu’on est venu.e ici sur Terre avec une force de vie qui dépasse toutes les frontières. C’est une énergie qui peut rendre chaque moment profond, puissant, intrigant, léger ou merveilleux. Si on s’y connecte, on comprend tout à coup qu’il y a beaucoup de magie à expérimenter sur son chemin et que, d’une manière ou d’une autre, ça vaut le coup

Et je réalise que ma fascination pour la vie et sa magie va de pair avec ma révolte contre la souffrance et les moments difficiles. Comme les deux faces d’une même pièce. Car c’est bien mon burn-out, mon stress post-traumatique et la dépression qui en a suivi qui m’ont ouvert la porte à la vie qui bout en moi. À cette magie que je croyais avoir perdu en grandissant. À ce désir profond et porteur de vivre une vie à ma mesure et de contribuer au monde à travers mon art.

C’est pour ça que je t’en parle aujourd’hui. Parce que j’ai envie d’être entière et parce que je comprends que ma magie intérieure réside dans toutes ces faces de moi-même : ma créativité, ma curiosité insatiable, ma vision de la vie et ma profondeur. Et au-delà.

Se précipiter ou accepter toutes les facettes de soi-même ?

Tu vois, j’ai beau avoir maintes fois voulu que les choses aient plus vite, c’est dans ces longues phases plus douloureuses que j’ai aussi reconnecté avec mon désir de vivre et mon émerveillement pour les mystères de l’existence. 

Que tu réussisses haut la main ou que tu peines à avancer, tu es un joyau pour ce monde à travers tout ce que tu vis. 

Aller vite, c’est risquer de s’écarter de la beauté.

Et on en vient au mot qui m’a marqué : la précipitation.

Combien de fois a-t-on le réflexe de taper du pied, de s’impatienter, de s’agacer voire de se morfondre que les choses ne se font pas assez vite, pas assez bien ? C’est parfois parce qu’on en a assez d’attendre qu’on précipite les choses et qu’on commet un acte qu’on regrette par la suiteNadia, l’héroïne de mon roman Au-delà des bornes, ne pense qu’à son désir de vivre une aventure et commence à stresser dès que ladite aventure semble disparaître. Elle n’a pas confiance en son chemin, et c’est cette crainte même qui dictera beaucoup de ses choix (résultat : elle devra faire avec une culpabilité handicapante au tome 2).

Tu connais aussi cette notion d’urgence dans ton quotidien ? Ce désir anxieux d’aller mieux, de réussir, pour prouver aux autres que tout va bien mais aussi parce qu’on reste humain.e et que parfois, on en a ras-le-bol et on veut des résultats.

La vie ne va pas toujours dans le sens qu’on désire, mais elle nous offre par contre cette étincelle intérieure, qui nous permet de connecter avec une forme de magie ambiante. Car malgré tous les passages difficiles à traverser, il persiste toujours une forme de beauté. Dans un souffle, dans un contact, dans un raie de lumière qui se pose sur un pavé mouillé.

C’est une connexion à la vie qui dépasse bien souvent les simples mots et dont mes histoires sont imprégnées. Mon intention première est que tout lecteur ressente au plus profond de lui-même cette connexion. Cette magie. Cette capacité parfois insoupçonnée de vivre. De respirer. De voir sa propre beauté et celle du monde, même au coeur du chaos. 

=> que peux-tu prendre le temps d’un peu plus savourer, plutôt que de le précipiter ?


Merci de m’avoir lu 💛


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