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Dans cet article, je vais vous parler de l’enfance, des adultes et d’une certaine magie du quotidien. En grandissant, nous conservons tous un regard d’enfant dans un corps d’adulte. Par contre, ce regard est parfois perdu de vue (#jeudemotsdenfer). Relégué au rang des inepties. Nous n’avons pas le temps de redevenir enfant. Et si l’enfant était là pour soutenir l’adulte dans son quotidien ?
L’enfant intérieur
Pour certains, l’évolution humaine grandit par étapes. Nous sommes des enfants, puis des adolescents, enfin des adultes capables de se lancer dans le monde. Avec cette image linéaire, l’enfant apparaît inexpérimenté, immature, naïf, infantile. Il a besoin de suivre des règles et des façons de faire pour grandir et devenir responsable, mature, intelligent. En résumé, on partirait d’un point A (l’enfance) pour arriver à une destination finale et aboutie (l’âge adulte).
Vous avez peut-être déjà entendu parler de la notion d’« enfant intérieur », qui établit une autre vision de l’évolution humaine. Nous naissons avec un « modèle » qui nous appartient et qui continue d’exister en nous adulte : ce sont nos forces, notre potentiel créatif, nos talents, nos ressources. Enfant, nous les exprimons librement, sans entraves, et nous les conservons adulte, même si on peut les perdre de vue. Parce qu’en grandissant, notre essence vitale a pu finir étouffée par des obligations familiales, sociales, culturelles. On nous enseigne une manière de se comporter, qui n’est pas forcément en adéquation avec notre modèle initial – avec qui on est.
La psychologie s’intéresse de près à cette notion d’enfant intérieur, parce que l’enfant est le coeur de qui nous sommes. Il nous dit nos rêves, nos espoirs, nos envies, mais aussi nos besoins et nos blessures d’enfance. Puisqu’en grandissant, nous tendons à nous conformer à ce qu’on nous apprend plutôt qu’à ce qu’on est, nous mettons des barrières entre nos envies et nos devoirs ; entre nos émotions et notre respectabilité.
Aller à la rencontre de l’enfant en soi, c’est accepter d’aller réveiller des blessures enfouies, qui ont besoin de se dire pour faire éclater nos limites.
Mais c’est aussi un merveilleux moyen de renouer avec ses propres pouvoirs créatifs. De retrouver un peu de joie et d’optimisme, quand les choses paraissent s’alourdir. C’est sur ce point que je veux m’attarder ici. L’enfant que nous étions, que nous sommes toujours, peut nous apporter une magie qui illumine l’obscurité. Je suis persuadée que le monde a besoin de plus d’adultes qui savent voir la vie à travers ce regard d’enfant. Qui savent mettre de la lumière là où l’ombre prend ses droits ; qui savent déceler la beauté parmi les décombres.
Un regard d’enfant sur un corps d’adulte : retrouver l’enfant en soi
Vous me direz peut-être : ok, on a un enfant en soi, mais comment le trouver ? Pour beaucoup d’entre nous – et ça a été mon cas, devenir adulte signifie consacrer son temps à construire sa vie, à trouver un travail, un logement, à remplir des papiers, à des choses sérieuses quoi. A-t-on vraiment le temps de jouer, d’observer, de contempler ?
La réponse est oui. Oui, vous pouvez vous accorder du temps pour rêvasser, pour rire, pour suivre votre imagination et vos idées les plus folles. Vous pouvez même ouvrir votre regard au quotidien, à chaque instant. Je vous propose pour cela de vous inspirer des enfants. Ces derniers ont des façons d’agir, de réagir et d’interagir, qui sont de vrais super pouvoirs. On les découvre ensemble ?
Les pouvoirs de l’enfance : comment agir
— La spontanéité.
Un enfant répond à ses envies. Il ne se demande pas si c’est bien, ce que les autres vont en penser, si c’est ridicule ou une perte de temps. L’envie est un appel du coeur, une occasion de s’exprimer à partir de ce qui nous fait vraiment plaisir. [À lire aussi : J’ai testé – un mois à dire oui à mes envies].
Adulte, nous avons tendance à étouffer un grand nombre de nos envies. Nos excuses : manque de temps, autres priorités, on n’a plus l’âge pour rêver ou se faire plaisir si simplement. Oui, parce qu’une envie pourrait être d’aller cueillir cette touffe d’herbe que vous apercevez depuis votre table, à l’autre bout du champ. Et de la mettre dans un vase. Une envie, ça pourrait être d’appeler un ami, sur un coup de tête, juste parce que vous vous sentez heureux, fier, ou satisfait et que vous voulez le partager.
— Être au présent.
Un enfant sait vivre l’instant présent. Parce que son mental est moins chargé que le nôtre, il s’adonne avec joie et passion à ce qu’il fait, là, maintenant. Il n’y a pas de place pour les « dans dix minutes, je dois chercher le linge », ou les appréhensions du style « j’espère que le chat ne vomira plus sur le tapis tout neuf ». Son mental se tait, parce que ses sens sont en alerte. Il observe, il écoute, il sent, il touche, il goûte. L’enfant sait contempler ce qui l’entoure, aller chercher les détails au coeur des choses et s’en émerveiller.
Pour commencer, on peut s’habituer à prendre des pauses de cinq minutes, juste pour devenir conscient du moment : on prête attention aux bruits, aux couleurs, aux odeurs. C’est un excellent moyen de relâcher la pression et de développer de nouvelles idées.
Les pouvoirs de l’enfance : comment réagir (à ce qui vient)
— La créativité.
Être créatif, c’est être plein de ressources. Un enfant est capable de laisser venir ce qui vient, de s’appuyer sur ce dont il dispose pour arriver à ses fins. Il veut se distraire et vous lui demandez de patienter dans une salle d’attente ? Qu’à cela ne tienne! Les magazines deviendront un îlot, les crayons des requins. Il peut se raconter une histoire et s’évader dans un monde imaginaire.
Et si on se mettait aussi à rêver éveillé, de temps en temps ? On imagine une situation agréable, diverses façons de résoudre son problème.
— La curiosité.
Un enfant n’a pas d’a priori. Il ne juge pas ce qu’il voit, il le découvre. Sans doute parce qu’il a moins de connaissance des choses – on peut appeler cela de l’immaturité, je le vois comme un excellent moyen d’être connecté à son ressenti. L’enfant découvre sans connaître. Un sentiment que nous pouvons éprouver devant une oeuvre d’art abstraite, à laquelle on ne comprend rien mais devant laquelle on ressent d’étranges émotions.
Donc, soyons curieux. Allons apprendre de nouvelles choses. Il y a mille moyens de le faire : lire, questionner des gens, essayer un produit ou une recette.
Les pouvoirs de l’enfance : comment interagir
— L’ouverture d’esprit.
Comme l’enfant n’a pas d’a priori sur les choses, il s’étonne facilement. Il est ouvert aux nouvelles idées, à l’inattendu, aux expériences qui se présentent, aux réactions de ses camarades. Il a ce regard qui dit « ah bon, toi tu penses comme ça? ». Si l’enfant se sent libre de s’exprimer, il respecte aussi l’expression des autres. Il peut même s’en inspirer. Observez jouer des enfants entre eux.
Nous avons parfois tendance à juger nos avis et manières de penser comme les plus justes. Ce qui peut nous mener à ne pas écouter, à imposer, à se mettre en colère. Et si on s’ouvrait à ce que l’autre a à nous dire ? Pas pour en faire une vérité, mais pour s’offrir un espace où respirer et, peut-être, où apprendre et faire grandir sa propre vision des choses. Réapprenons aussi à nous étonner – l’étonnement mène à l’interrogation et à la réflexion.
Un regard d’enfant dans un corps d’adulte : Bienfaits et mesures
> Réparer l’enfant blessé
Un enfant a besoin d’un certain espace pour s’épanouir et utiliser les caractéristiques dont on vient de parler : il a besoin de se sentir en sécurité, de se sentir aimé, soutenu et libre.
Voilà pourquoi retrouver l’enfant en soi peut aussi demander un grand travail sur soi, à la rencontre de ses blessures d’enfance. Si vous n’avez pas bénéficié de cet espace épanouissant, il se peut que votre enfant porte en lui des séquelles qui demandent à être entendues. Pour cela, vous pouvez faire appel à un professionnel, ou vous appuyer sur des ouvrages de qualité. J’arrête d’avoir peur, de Marie-France et Emmanuel Ballet de Coquereaumont, propose par exemple un voyage intérieur de 21 jours pour renouer avec son enfant intérieur.
Quoi que vous choisissiez, retenez surtout que votre enfant intérieur a besoin de tout cela – de l’amour, de l’écoute, de l’attention, d’un sentiment de sécurité (être dans un cocon), d’un espace où s’exprimer, pour pouvoir exister. Offrez-lui, offrez-vous, tous ces ingrédients, et vous vous reconnecterez petit à petit à vos pouvoirs d’enfance.
> Se servir de son regard d’enfant pour avancer
Ces différents pouvoirs de l’enfance ont cela de magique qu’ils nous plongent directement dans notre énergie vitale. Vous pouvez vite voir que cette manière d’être amène beaucoup de liberté, de joie, de possibilités d’avancer. Quand la situation vous paraît injuste, bloquée, pesante, connectez-vous à votre enfant intérieur. Aidez-vous de votre créativité pour vous changer les idées ou trouver des solutions. Servez-vous de votre imagination pour vous détendre, utilisez vos cinq sens pour faire taire peurs et pensées.
Vous disposez de ressources souvent insoupconnées. La manière dont votre regard se porte sur les choses définira vos émotions, les occasions, les permissions – et les portes qui s’ouvriront.
Avez-vous déjà fait l’expérience de cette part d’enfance qu’on porte tous en nous ? Quel pouvoir de l’enfance vous inspire le plus ?
Un enfant est finalement le symbole de cette part en nous qui n’a jamais arrêté de croire en nous et en nos rêves. Connecter à l’enfant en soi, c’est continuer de s’émerveiller de sa propre magie et des mystères de la vie.