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Lire en musique (The Weekends – Simple Fiction) :
Petite, j’avais un grand besoin d’harmonie en moi. Du coup, ce que je voyais dans les dessins-animés – des gens heureux qui font équipe pour résoudre des mystères et terminent leur enquête sourire aux lèvres – je le recherchais aussi dans ma propre réalité.
Je cherchais les sourires complices, la bonne entente, les beaux décors, les ambiances paisibles au coin du feu, et je rencontrais souvent les disputes, les mensonges, la lourdeur d’une pièce, les faux-semblants.
Mon coeur se déchirait chaque jour un peu plus.
J’avais pourtant aussi accès à du beau : la nature tout autour de moi, l’amour de ma famille, ma grande imagination (il s’en passait des histoires, dans ma tête), les rires entre amis.
Mais pour moi, dans ma logique, harmonie sous-entendait « ambiance inspirante sans fausses notes ». Et comme je « lisais » facilement les gens, percevant l’ombre derrière la lumière, la souffrance derrière les sourires d’un instant, j’ai fini par trouver la vie disharmonieuse.
Aujourd’hui, j’ai à coeur de rectifier cette condamnation.
1/ Déjà, parce que se couper de la vie pour éviter la peine, c’est aussi se couper de la joie, de la grâce, du plaisir à tous les niveaux.
Notre énergie, qui nous permet de nous sentir vivant.e et en forme, fonctionne avec l’énergie de la Vie : elle circule dans une logique de donner-recevoir. Si on bloque ce qu’on reçoit, on enraye tout le système.
Et on entre dans un cercle vicieux : privé.e de la saveur des instants, on s’auto-convainc que le quotidien est « cool mais sans plus » et que ça ne sert donc à rien d’y croire, d’espérer plus ou mieux.
2/ Ensuite, parce que viser la perfection d’un monde tout beau tout gentil, c’est une manière de figer les choses dans un cadre lisse, par conséquent contrôlé et monotone.
Je ne suis pas en train de dire que je recherche la souffrance pour profiter de mes joies, loin de là ; cela dit, je trouve que l’inconfort passager est toujours une occasion de révéler le beau, le profond, le puissant qui se trouve juste à côté. Parfois, la clarté réside au coeur même du chaos.
Ce sont aussi ces moments plus challengeants qui nous permettent d’évoluer, d’équilibrer et… de se sentir vivants. De toucher à la gratitude de ce qui est déjà là, de ce qui se savoure et se célèbre.
C’est ça, la vie. Ça vibre, ça bouge, ça évolue.
3/ Finalement, c’est mon regard sur le monde qui a beaucoup changé.
Est-ce paradoxal qu’il m’a fallu vivre des années de souffrances post-burn-out, pour m’en rendre compte ? I don’t think so.
En vérité, c’est en allant au fond des choses que j’ai pu rouvrir mon regard.
C’est en touchant la profondeur de mon ombre et des émotions du monde que j’ai compris combien elles faisaient partie d’un tout : celui de la Vie, avec ses hauts et ses bas. Ses myriades de couleurs, d’intensités, de saveurs.
C’est là que m’est apparu mon évidence : j’ai toujours besoin d’harmonie pour me sentir bien. J’aime le beau, l’évident, le magique. Mais par-dessus tout, j’aime la vie. Le pouls de la vie qui circule, en équilibre.
Et cet équilibre ne s’acquiert que par une danse, sans cesse renouvelée, entre le monde et nous ; entre notre tête et notre coeur ; entre nous et les autres ; entre nos émotions parfois mouvementés et notre calme intérieur ; entre nos peurs humaines et ces instants de grâce éternelle.
L’harmonie se joue précisément à ce niveau.
Apprendre à danser avec ce qu’on reçoit, ce qu’on ressent, ce qu’on garde, ce qu’on donne et ce qu’on crée.
Ouvrir son regard, pour recevoir la vie dans sa globalité.
C’est là que le beau peut se révéler au coeur même du chaos.
Rester présent.e, conscient.e et en désir d’en tirer quelque chose : une leçon, une inspiration, une libération.
L’harmonie, c’est ta capacité à connecter les choses entre elles
L’harmonie n’est pas toujours là où on l’attend…