Ces interdits qui nous barrent la route

Il n’y pas besoin de vivre longtemps pour réaliser que la vie est parsemée d’interdits : on reçoit des règles à respecter de la part de nos parents, de l’école, de la société, mais on oublie souvent celles que l’on s’impose à soi-même. Et ce sont souvent les plus limitantes de toutes.

De mon côté, il y a pas mal de choses que je me suis interdite plus jeune : ne pas trop m’attarder sur mes rêves (car ils sont trop bizarres pour se réaliser), ne pas porter tel vêtement parce que ça ne fait pas assez « stylé », ne pas traîner avec telle personne parce qu’on la trouve marginale…

Tu l’auras compris, je faisais très attention à l’image que je renvoyais. Je voulais tant être acceptée, aimée et, dans un certain sens, être laissée tranquille. Si j’étais comme tout le monde, me disais-je, je ferais partie du lot. Je me fondrais dans la masse. Le résultat étrange, c’est que plus je jouais ce jeu, plus je me sentais différente malgré moi. Incapable de vraiment faire semblant. Maladroite dans mon imposture.

La vérité, c’est que notre vie est ponctuée d’interdits.

Petit.es, on en reçoit pas mal des adultes : nos parents, nos professeurs & co.

Ce qui ancre en nous l’idée que dans la vie, il y a des choses qui se font, et d’autres qui ne se font pas.

Mais le plus étonnant comme je te le disais en début d’article, c’est qu’on est les plus doué.es pour se mettre des interdits. On se crée une sorte de censeur intérieur, qui nous dit ce qui se fait et ce qui doit s’en aller. Et bien souvent, « ce qui se fait » vise à nous conformer et « ce qui doit s’en aller » correspond à nos particularités, qu’on aimerait bien laisser s’exprimer mais qui nous font peur, car elles nous rendent différents.

Ça te parle ?

Pour ma part, j’ai deux exemples majeures qui me sont venus en tête :

1/ L’histoire des gerbilles

Petite, j’avais des gerbilles à la maison (des souris du désert). On leur avait construit une grande cage avec plein d’accessoires pour qu’elles puissent grimper, jouer, s’amuser. Et j’adorais les observer évoluer dans leur cage. Si j’avais pu, je me serais assise par terre, à la cuisine, posée à côté de la cage, pour les contempler sans voir l’heure passer.

Si j’avais pu…

Le truc, c’est que je ne l’ai jamais fait. À chaque fois que je m’agenouillais vers mes gerbilles, mon plaisir grandissait de les voir s’activer et en même temps, une voix dans ma tête me disait de ne pas m’éterniser. C’était un peu étrange, de juste rester là à observer. Une perte de temps, une activité un peu débile. Alors, je me relevais un peu à contrecoeur et je vaquais à autre chose.

Plus tard, je me surprends à me dire la même chose, les rares fois où je m’autorise à m’assoir seule à une table de café. Ma boisson dans la main, j’adore rester là, à regarder passer les gens, à rêvasser à mesure que mon environnement défile devant mes yeux. Mais on va en penser quoi ? Rester là toute seule, sans personne à qui parler ?

2/ L’histoire de l’imagination créative

Depuis toujours, j’ai des histoires plein la tête et j’adore entrer en connexion avec elles, les laisser se développer et prendre de plus en plus forme. J’aime passer du temps avec les personnages de mes histoires, avec des univers dont les formes et les couleurs m’intriguent et me séduisent. Cela dit, j’ai longtemps pensé que passer une partie de son temps hors de la réalité concrète, dans son imagination, était un signe de faiblesse. Un truc que tu fais quand tu n’as rien d’autre, pas d’amis, pas d’activités sympas à accomplir. 

Alors, je me taisais. Je ne pouvais pas m’empêcher d’écrire, l’envie était trop forte, mais je n’en parlais à personne. Et quand il fallait partager son week-end entre amis, les lundis matins, j’étais bien obligée de mentir, puisque j’avais passé la majeure partie de mes journées à écrire. 

Dépasser les interdits, c’est risqué de se sentir vivant.e

Peut-être que certaines de ces réactions te paraissent aberrantes.

Pourtant, nous avons tous cette petite voix quelque part en nous. Qui nous dit que ce n’est pas bien, que c’est mal de désirer ceci, que ça ne se fait pas de vouloir cela. Et qu’à la place de nous laisser être, nous avons meilleur temps de renvoyer une image parfaite aux autres. Une image conforme à leurs « attentes ». Car sinon, qui nous aimera ? 

Depuis quelques années, j’ose parler de mes histoires. Je prends aussi mon temps pour contempler ce que j’ai envie de contempler, sans plus culpabiliser. Des peurs ressurgissent parfois, de me sentir différente avec ces particularités et qu’on me quitte pour cela.

Cela dit, j’ai aussi découvert autre chose : plus tu laisses ta vérité briller au grand jour, plus ta vie devient riche et fascinante.

Je ne me suis jamais sentie aussi inspirée et émerveillée par mon quotidien que depuis que je m’autorise à respirer à ma manière. Et, cerise sur le gâteau : je ne me suis pas retrouvée toute seule. J’ai même rencontré des personnes fabuleuses sur mon chemin.

Tu as de l’or entre les mains.

Mais seule toi peux t’autoriser à le faire rayonner,

En acceptant ta singularité.

Et en lui reconnaissant toute sa profonde beauté.

Tu imagines bien d’ailleurs qu’en me lançant dans ma formation en lecture énergétique (je parle de mon parcours dans cette newsletter, si tu ne l’as pas encore lu), toutes ces peurs ont ressurgi : mon dieu, que va-t-on penser de moi, si je m’intéresse à de l’invisible, aux énergies, à l’intuition… ?! Et si en plus je dis que je sais ressentir des choses et transmettre des messages impactants ?! On va me prendre pour une folle ou une menteuse !

Haha, c’était la fête dans ma tête. 

Aujourd’hui, je suis reconnaissante d’avoir osé dépasser cet interdit. Tout simplement parce que je prends beaucoup de plaisir à utiliser ma créativité et mon intuition combinées, pour connecter à l’énergie d’une personne et lui révéler ce que je ressens, tous les possibles que je perçois sur son chemin. Votre vérité est tellement belle. Votre histoire est magique. Vos pas sont inspirants. Merci de me faire confiance <3

As-tu repéré des interdits dans ta propre vie ? Quels premiers pas peux-tu poser pour t’en détacher ?